Interview alumni : Priscille De Rekeneire, illustratrice et graphiste

Interview alumni : Priscille De Rekeneire, illustratrice et graphiste

Priscille, dessinatrice passionnée, s'est lancée dans l'illustration après un parcours riche et varié en graphisme. Après des débuts prometteurs en parfumerie, elle décide de créer sa propre entreprise à Montpellier. Aujourd'hui, elle s'apprête à publier sa première bande dessinée, abordant le sujet poignant de l'emprise amoureuse. Découvrez le parcours inspirant et les défis de cette créatrice talentueuse et persévérante. 

 

Bonjour Priscille, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?  

Je m’appelle Priscille et je suis principalement dessinatrice. J’ai fait de ce métier une pratique diversifiée puisque j’ai commencé à me former dans le graphisme, je suis allée vers l'illustration, et aujourd'hui, je sors ma première bande dessinée !  

 

Pouvez-vous m'expliquer en quoi consiste votre métier ?  

Aujourd’hui, je travaille à mon compte sur des missions diversifiées dans le domaine du graphisme et de l’illustration. Avant tout, je dirais que l’entrepreneuriat est déjà un travail à part entière. Cela nécessite de faire de la prospection pour trouver ses clients et aussi d’assurer le suivi des projets. Finalement, cette part de mon travail combine la casquette de commercial et de chef de projet. Je dirais que cela représente 50% de mon quotidien, en parallèle de mes métiers créatifs. 

 

Quelles ont été les étapes avant de vous lancer à votre compte ? 

Une fois diplômée du BTS Design Graphique à l’ESMA, j’ai commencé dans une maison de création de parfums en tant que salariée. Je faisais uniquement des présentations pour les marques clientes. C'était du B2B, uniquement pour les équipes internes de nombreuses marques comme L'Oréal, Kenzo, Lancôme… C'était un super boulot pour commencer ! Cette expérience en parfumerie m'a fait tendre vers l'illustration. Il fallait reproduire l’univers qui s’accordait parfaitement avec l’olfaction, fabriquer des petits carnets, des petits supports… C’était passionnant et totalement en lien avec l’option « médias imprimés » que j’avais choisi lors de mes études. 

Ensuite, j'ai décidé de rentrer à Montpellier, pour créer mon entreprise et m’orienter davantage sur la partie illustration. Je me sentais plus en adéquation avec le fait de créer des illustrations que des identités visuelles. 

Chose faite, j'ai prospecté en partant de rien et j'ai réussi à trouver petit à petit des projets dans la presse. Et récemment, j’ai travaillé pour des documentaires. J’ai réalisé des dessins qui étaient par la suite animés par les studios. C'était super. 

 

Pouvez-vous nous parler de votre projet de bande dessinée ?  

Ce projet se distingue vraiment des autres, puisque c’était une première pour moi.  Je n'avais jamais eu de cours de story-board. J’avais à apprendre sur la narration, sur le scénario… Mais je me suis dit, on va essayer. Et je me suis lancée !  

J’ai fait le choix de trouver un éditeur pour la diffuser. Je ne voulais pas passer par de l’auto-édition. Cela représentait un travail à part entière. Il fallait trouver des fonds soi-même. Alors, j’ai décidé de trouver un éditeur et de déléguer cette partie. 

 

Comment est venue l’envie de créer votre BD ?  

Il faut savoir que je ne me suis jamais dit « Quand je serai grande, je ferai de la BD ». Ce n'était pas un rêve d’enfant. Mais maintenant, c'en est devenu un. Tout part du sujet que j'aborde dans cette bande dessinée. Il fallait que je crée un support pour pouvoir le communiquer, et la bande dessinée m’a semblé être une évidence.  

 

De quoi parle votre bande dessinée ?  

C’est une fiction complètement contemporaine qui soulève le sujet de l'emprise dans une relation amoureuse. Elle fait à peu près 250 pages. C'est une narration assez longue. L’histoire se déroule au moment des couvre-feux. Une époque que nous avons tous connue, dans des lieux réels. C'est très réaliste comme histoire. 

 

D’un point de vue plus général, qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?   

Si je devais définir ce qui m’anime depuis que je suis diplômée jusqu'à la bande dessinée, je dirais que c’est de laisser une empreinte émotive. En tant qu'illustrateur, on utilise un langage visuel. On essaye de réfléchir à un message, de comment le faire passer. Et en fin de compte, c'est un peu un métier qui vient flouter la frontière entre le fond et la forme. Notre forme devient notre fond. Et c’est la même chose en graphisme, en illustration et en bande dessinée.  

 

Pour vous, quelles sont les qualités à avoir ?  

Lorsque l’on est à son compte, il faut avoir des qualités de rigueur, d'organisation. Les temps de production sont variables : une illustration presse peut prendre une journée et des dessins pour une animation peuvent prendre trois mois. C’est parfois difficile de tirer un rythme dans tout ça. 

Il faut également être persévérant. Parfois, cela peut être un peu déprimant parce qu’on n’a pas de retour sur nos actions et quelques jours après plusieurs projets tombent en même temps.  

Aussi, dans notre métier, nous créons des visuels pour les autres, et je pense qu'il faut avoir la qualité de se remettre en question, de toujours se demander : pourquoi je fais ça ? Pourquoi je dis ça ? Pourquoi je le dis comme ça ? Pour ainsi avancer et offrir une qualité de message. 

 

Comment avez-vous choisi la voie des métiers créatifs ?  

Je faisais partie des personnes qui n’avaient aucune idée de ce que je voulais faire, au moment de choisir les vœux post bac. Mais, par contre, je savais ce que je ne voulais pas faire ! Ce qui est déjà pas mal.  

J’ai fait une licence d'art plastique à Montpellier. C’était super. J'ai appris plein de choses. Mais, après ça, j'avais envie d’une formation plus concrète pour accéder ensuite au marché du travail. 

Alors j’ai intégré l'ESMA ! Et en deux ans, j'ai appris un métier. Et ça, c'était énorme ! Je pouvais prétendre à chercher un poste et à être qualitative dans mon travail. L’ESMA m’a vraiment apporté le savoir-faire. Dans ma section « médias imprimés », on était un petit groupe et c’était une vraie chance ! Il y avait un bel esprit de cohésion et d’accompagnement de la part de nos professeurs.  

Aujourd'hui, cela fait 8 ans que j'ai obtenu mon diplôme. Et vous savez quoi ? J’ai encore des phrases de profs qui font écho dans ma tête. Parce que c'était des conseils, des façons de travailler, des questionnements aussi qui permettent de mieux s'orienter dans son travail. Et ça, c'est vraiment à l'ESMA que je l'ai eu. 

 

Avez-vous un conseil à donner aux futurs diplômés ?   

Je pense que lorsqu’on choisit un métier créatif, c'est par passion, ça vient du cœur ! Il faut s'écouter, dans le sens où il y a quelque chose qui nous anime. Et comme toute chose qui nous anime, ça ne va pas forcément être facile à un moment donné. Il ne faut pas avoir peur d'aller vers la difficulté pour aller encore plus au cœur de ce qu'on aime faire, pour être satisfait de soi et de son travail. Je pense que tout ce qui apporte satisfaction passe par des choix et des périodes difficiles, mais qui sont toujours bonnes à prendre et à traverser.

Que ce soit pendant les études ou même après. Lancez-vous et persévérez ! 

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